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Droit

Indemnité de licenciement : calcul et conditions

Par
Cécile Derouin
21.1.2025
2 min
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L'indemnité de licenciement joue un rôle essentiel dans le droit du travail, offrant une compensation pour la perte d'emploi et les désagréments financiers vécus par les salariés. Garantie par le Code du travail, elle assure une réparation financière pour les employés licenciés sans faute grave de leur part.

Il est essentiel pour les salariés et les employeurs de comprendre les conditions, le calcul et les aspects légaux de cette indemnité. Cet article propose un guide complet sur l'indemnité de licenciement, destiné à éclairer aussi bien les employés face à un licenciement que les employeurs souhaitant respecter les normes légales.

Cette analyse détaillée vous permettra de naviguer à travers les complexités du droit du travail, clarifiant vos droits et obligations.

Qu'est-ce que l'indemnité de licenciement ?

Définition et nature juridique

L'indemnité de licenciement est une somme d'argent versée par l'employeur à un employé dont le contrat de travail à durée indéterminée (CDI) est rompu pour une raison autre qu'une faute grave ou lourde. Son but principal est de compenser les pertes économiques résultant de la perte d'emploi et d'offrir une protection aux employés licenciés.

Cette indemnité est réglementée par la législation et les accords de branche, calculée selon l'ancienneté de l'employé et son salaire de référence. Il est important de noter que l'indemnité de licenciement ne se cumule pas avec d'autres indemnités de nature similaire, comme celles de départ ou de mise à la retraite, ou encore les indemnités conventionnelles de licenciement si elles sont moins favorables.

Types de licenciements ouvrant droit à indemnité

L'indemnité de licenciement couvre principalement deux types de licenciements : les licenciements pour motif personnel et les licenciements pour motif économique.

Dans les deux scénarios, l'indemnité est due à condition que l'employé n'ait pas été licencié pour faute grave ou lourde et qu'il satisfasse aux critères d'ancienneté minimale exigés. Les licenciements pour motif personnel concernent des questions liées aux performances ou au comportement de l'employé, tandis que les licenciements pour motif économique sont dus à des facteurs externes tels que des difficultés économiques, des évolutions technologiques ou la nécessité de restructurer l'entreprise. Dans tous les cas, l'employeur est tenu de suivre les procédures légales et conventionnelles pour effectuer le licenciement et payer l'indemnité appropriée.

Quelles sont les conditions d'attribution de l'indemnité de licenciement ?

Ancienneté requise

Pour prétendre à l'indemnité de licenciement, le salarié doit avoir une ancienneté minimale, généralement fixée à au moins 8 mois d'ancienneté ininterrompue au service du même employeur, calculée à la date de l'envoi de la lettre de licenciement.

Cependant, il est à noter que certaines conventions collectives ou usages peuvent établir une durée d'ancienneté moindre.

Autres critères d'éligibilité

En plus de l'ancienneté, le salarié doit répondre à plusieurs critères pour bénéficier de l'indemnité de licenciement. Il est essentiel que le salarié soit en contrat à durée indéterminée (CDI) et que son licenciement soit dû à un motif personnel (autre que faute grave ou lourde) ou économique.

Les cas de licenciement pour faute grave ou lourde ne permettent pas l'accès à cette indemnité. Par ailleurs, l'employeur doit avoir respecté les procédures légales et conventionnelles de licenciement, y compris la remise d'un avis de cessation d'emploi dans les délais prévus. Le non-respect de ces conditions peut entraîner le droit à une indemnité compensatrice pour le salarié, sans toutefois se substituer à l'indemnité de licenciement.

Il est également important de souligner que les dispositions conventionnelles ou les usages de l'entreprise peuvent imposer des conditions supplémentaires ou spécifiques pour l'attribution de l'indemnité de licenciement, variant selon les contextes et accords applicables.

Comment se calcule l'indemnité de licenciement ?

Formule de calcul

Le calcul de l'indemnité de licenciement s'appuie sur deux éléments clés : le salaire de référence et l'ancienneté du salarié.

Le salaire de référence se détermine par la moyenne mensuelle des 12 derniers mois avant la fin du contrat de travail, ou par la moyenne mensuelle des mois travaillés pour une ancienneté inférieure à 12 mois. Il peut aussi se calculer sur le tiers des trois derniers mois, primes et gratifications exceptionnelles ou annuelles incluses de manière proportionnelle.

Une fois ce salaire de référence établi, l'indemnité de licenciement est calculée en fonction de l'ancienneté du salarié.

Pour les dix premières années d'ancienneté, l'indemnité équivaut à un quart de mois de salaire par année d'ancienneté. Au-delà de la onzième année, cette indemnité passe à un tiers de mois de salaire par année d'ancienneté.

Exemples pratiques

Illustrons avec des exemples : un salarié avec un salaire de référence de 2 000 € et 5 ans d'ancienneté recevrait une indemnité de licenciement de 2 500 € (soit 500 € par année d'ancienneté).

Dans un autre cas, un salarié avec un salaire de référence de 4 500 € et 20 ans d'ancienneté obtiendrait une indemnité totale de 26 250 €, calculée comme suit : 11 250 € pour les dix premières années et 15 000 € pour les dix années suivantes.

Limites et plafonds

L'indemnité de licenciement est limitée en termes de cotisations sociales et d'impôt sur le revenu.

Les cotisations sociales sont exonérées jusqu'à deux fois le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), dans la limite de la moitié de l'indemnité ou du double de la rémunération brute de l'année précédente, selon le montant le plus élevé.

Concernant l'impôt sur le revenu, l'indemnité est partiellement exonérée, ne dépassant pas le plus élevé entre le montant de l'indemnité légale ou conventionnelle, le double de la rémunération brute de l'année précédente, ou un plafond fixe (par exemple, 263 952 € pour 2023).

Conclusion

En résumé, l'indemnité de licenciement représente un droit fondamental pour les salariés en CDI, conçue pour pallier la perte d'emploi résultant d'un licenciement pour motif personnel ou économique. Pour y prétendre, le salarié doit avoir une ancienneté minimale de 8 mois et ne doit pas être en situation de faute grave ou lourde.

Le calcul de cette indemnité s'appuie sur le salaire de référence et l'ancienneté du salarié, avec des taux ajustés en fonction des années de service (un quart de mois de salaire par année jusqu’à 10 ans, et un tiers de mois de salaire par année au-delà).

Il est essentiel de maîtriser ces règles pour assurer le respect des droits des salariés et l'adhésion des employeurs aux obligations légales. En cas de licenciement, il est recommandé de vérifier attentivement votre ancienneté et votre salaire de référence, afin de calculer précisément votre indemnité de licenciement. Pour une assistance sur mesure et la défense de vos droits, n'hésitez pas à solliciter l'aide d'un expert ou d'un syndicat.

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Contrat de travail
Cécile Derouin
Cofondatrice de l'Académie RH

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